Lynda Lemay. Du Coq à L'âme. La Lune Et Le Miel. Zeneszám
T'avais peut-etre quatorze ans
T'avais encore la tete velue
T'avais des clotures plein les dents
La premiere fois que je t'ai vu
Tu jouais encore avec ta fronde
Je jouais encore a la marelle
Quand on s'est promis mer et monde
Et puis la lune et puis le miel
Tu as ete mon premier homme et moi, ta premiere pucelle
Et c'est sur la banquette arriere
De la voiture de ton pere
Que j'priais Dieu pour qu'y m'pardonne d'etre deja en train de faire
Ce qui, pour moi, ne pouvait etre
Que de l'amour eternel
T'etais peut-etre en train de jouir
Ou peut-etre en train de muer
Quand tu m'as dit : Ca fait plaisir
D'savoir que l'on est le premier
Un peu jaloux, un peu conscient
Qu'aimer toujours, ca dure longtemps
Surtout quand on a quatorze ans
Et qu'on a toute la vie devant
T'avais le crane degarni quand je t'ai vu y a quelques jours
T'es demenage pres d'ici
T'as des clotures dans ta cour
Tu jouais encore comme un gamin a faire le tour de ta maison
A faire le tour de ton jardin
Sur un p'tit tracteur a gazon
T'avais peut-etre 34 ans
Et encore une bonne dose de charme
T'avais la garde de tes enfants
Mais t'avais pas garde ta femme
Moi, j'etais plus ronde et plus blonde
Sans aucun doute, un peu moins belle
J'n'avais connu ni mer ni monde
Et ni la lune et ni le miel
J'etais la, devant ta demeure, plantee comme un grand tournesol
T'es descendu d'ton petit tracteur
Tout en sueur, en camisole
Tu m'as fait le c?ur tout crispe et le visage tout ecarlate
Quand ton sourire m'a devoile
Ta belle rangee de dents droites
On est sorti de nos trentaines
On a rechausse notre jeunesse
Dans une voiture qui etait la tienne
On s'est aime a toute vitesse
T'etais peut-etre en train de jouir
Ou peut-etre en train de pleurer
Quand tu m'as dit : Ca ferait plaisir
D'savoir que je serais le dernier
Lemay Lynda
Lemay Lynda